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Voyage en mer, terre mère

3 Octobre 2017, 23:45pm

Publié par Juliette Melany

Il y a eu l’odeur de lavande
Ici et là, en points d’ancrage
Dans presque tous les virages
Et tous ces petits points
Lumières brûlantes, toutes proches
Et au loin d’autres encore
Il y a eu du gris du bleu
De l’or et de l’orange
Et des écharpes qui virent au rose
Comme sur mes joues sur mon front
Sur nos lèvres si j’ose
Comme ce soulèvement
A l’intérieur, dans ce creux-là
Au lent défilement des jours
Au fil variable mais ininterrompu
De tes tonalités
Qui me rappellent le goût
De nos étreintes

Il y a eu de nouvelles histoires
Celle d’un tigre épris d’elle dont se serait éprise une fée
Sa baguette perdue
Depuis longtemps
Mais ce serait une métaphore
Là où les blés se seraient
Relevés
Révélés
Comme ce que je peux
Dé-couvrir
Ce que tes mains ont

Et puis l’âcreté des cendres
L'inclinaison, lutter, les poings
Les serrer les ouvrir 
Les images suspendues
Quand fleurs et objets
Animés-inanimés
Débordent
Ce qui est infranchissable
Devrait n'être qu'un ruisseau à enjamber
Les prisons familières
La drôle de
Mais la triste surtout
Je reste

Ce que d'autres ont dit avant moi
S'y résoudre

Garder comme un trésor
Chaque petit fil
Accroché à chaque petit pont
Comme quand les mots
Ont toujours de l'eau dans l'écho
Vouloir croire
Et se sentir partir partant partir
Revenir
Croiser une hirondelle
Dire j'aurais voulu aimé su pensé
Mais
Le temps que cela prend, prendrait
Celui que l'on n'a pas, n'a plus

Ce qui résonne encore
Appel ou colère
Mais si le sang s'arrête
De battre
Alors
Enfin dormir
Pouvoir
Entendre

Ce que vous direz, ce qu'ils diront
Mais comment
Revenir sur ses pas
Tout ce qui s'écoule
Est-il liquide
Sur les corps, et en-dehors
Et en-dedans si l'on se

Il y aurait un bouton
Appuyer dessus
Et le disque cesserait de tourner
Celui là où tu sais toujours déraille la chaîne
Du cycle
Sous combien de pierres combien de fourmis
Lire entre les lignes
Mais entre les miennes la peau fait trop de croix
De petits points serrés oh serrés ce que j'ai vu sur la tienne
Ceux-là qui pourrait les ouvrir
Puisque j'en fais toujours un de trop dis un nœud encore
Dans mes cheveux
Il y a eu sa main
Et dans ma tête son poignet
Il y a eu l'odeur du café
Le goût retrouvé
Ce qui redevient noir et blanc au fond du ciel
Ce qui s'agite trop fort au fond du lit
De la rivière

Mais dès le premier jour
On te disait que
Des évidences
Dans le désert on serait toujours un peu plus seul

Les mêmes chansons, en boucle
Les murs que l'on ne repousse pas
Ceux qui portent un poids trop lourd pour eux
Invraisemblable
Pourtant, encore

Se souvenir de la joie
Je serai une étagère
Qui sait se taire
Garder sous ses coudes
Dans ses pages
Y retourner, s’y glisser
Rester dans les parenthèses
Les belles choses

Chercher le chemin qui fait que l'on sort
En sort

Que vient me dire ce rayon
De soleil-là

De ce qui ne fait pas une histoire
Des souvenirs que l'on peut encore
Relâcher
Laisser dériver

Rompre les amarres ?

Tous ces noyés
Le front de mer devant moi
La fille de l’air à côté
Le front ouvert
Tout comme le sol
Sous mes pieds

Voyage en mer, terre mère
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